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Photo du rédacteurValérie

G20, Trocadéro, Ghats de Varanasi, regard sur une Inde qui s'envole vers son et notre futur


Peu avant notre voyage vers Varanasi fin décembre 2022, quelqu'un me dit "oh lala, tu vas voir, les Ghats, Modhi a construit un truc effrayant, gigantesque, tout en béton, ils ont détruits les vieux quartiers pour faire un truc touristique, surplombant le Gange".


Donc le constat est là, c'est vrai, le lieu surprend. Un site immense a été comme déposé au coeur de la ville, cette très vieille ville aux ruelles piétonnes dans lesquelles les corps pourrissants des défunts portés à 4 épaules filent à toute vitesse en direction du Gange pour la libération de l'âme qu'il abrite, selon les traditions hindouistes.


Le lieu a littéralement été découpé au couteau. Comme on peut le voir sur ces images, les bâtiments d'origine de ce dédale de ruelles étroites ont été littéralement découpés afin de créer un espace parfaitement rectangulaire dans lequel a été coulé un site bétonné, moderne, une esplanade vers l'au-delà incluant même un escalator que les locaux s'empressent de nous montrer avec fierté.



Varanasi au fil de mes visites


La toute première fois que je découvrais les ghats de Varanasi, c'était en 1977. Elle ne s'appelait d'ailleurs pas Varanasi mais Bénarès en ce temps là.

Puis j'y suis retournée en 2001, en 2017 et récemment, en cette fin d'année 2022. Il est vrai qu'au fil des années, les berges du Gange ont évolué. Des quais se sont dessinés ce qui n'est pas un mal ! Autrefois, certains points n'était que des pentes en terre plutôt sale qui menait à l'eau, il fallait souvent passer par le haut pour rejoindre un autre ghat. Aujourd'hui ces quais permettent de déambuler aisément d'un ghat à l'autre. Des plateformes ont été installées, offrant des points de pratique pour les yogis, dans un environnement propre, et des mini-places accueillent désormais pèlerins, touristes et visiteurs.

Le Gange, certainement le fleuve le plus sacré au monde, se classe comme étant le 5ème fleuve le plus pollué au monde... l'élimination des eaux usées humaines et des déchets animaux, l'augmentation de la densité de population et l'élimination des déchets industriels en sont les causes directes. Varanasi est le lieu de pèlerinage hindouiste le plus important de l'Inde. Chaque jour, 300 cadavres y sont brûlés favorisant ainsi, selon la croyance hindouiste, la concrétisation des bonnes actions de la vie passée de l'âme ainsi libérée. Le rituel de la crémation comprend de nombreuses étapes qui vous seront expliquées par un prêtre alors que vous nous accompagnerez dans l'un de nos voyages, car ce n'est pas l'objectif de cet article que de développer sur ce point pourtant très interessant.


Du Varanasi au Trocadéro


Revenons donc sur cette esplanade. Alors que je me dirige vers son centre, la stupéfaction fait doucement place à une projection. Je vois devant moi non plus ce Ghat surréaliste, mais le Trocadéro. L'image devient claire. Je me revois il y a quelques mois foulant la plateforme du Trocadéro et m'interroge. Comment était-ce dans le passé ? A ma grande surprise, je constate après une petite recherche que fût construit alors, face à la tour Eiffel, là où se trouve aujourd'hui la place du Trocadéro, l'Ancien palais du Trocadéro, un magnifique palais de style indien-persan-égyptien-mauresque qui avait pour but à travers son design particulier de rappeler la victoire des français en Andalousie.

Et ce palais fut construit à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1878, une exposition universelle à but 100% économique ayant pour objectif de relancer la dynamique industrielle de la France qui venait de perdre l'Alsace-Lorraine et de montrer à l'Europe que la France était toujours une grande puissance.

C'est en 1935 qu'il sera détruit, mais les ailes conservées, afin de laisser la place au palais de Chaillot, le design éclectique du Palais du Trocadéro ne satisfaisant pas le goût des parisiens !



Une évolution sanitaire conséquente


Au fil des décennies, j'ai vu l'Inde changer. De 1977 aux années 2000, je suis frappée par le progrès sanitaire. En 1977, la souffrance débordait des rues. Tous les 20 mètres, soit un être en état de souffrance extrême manifestait son moignon de jambe coupée aux chairs gangrénées, purulentes, vertes, jaunes, sucées par des dizaines de mouches, lesquelles formaient une carapace sans faille, agglomérées les unes aux autres... soit se présentaient chaque jours des visages troués à la variole, éradiquée en 1977 grâce à la vaccination, toutefois les marques restent présentent jusqu'à la mort des personnes (vieillesse, maladie, etc..) et donc je confirme que j'en croisais trop, bien trop, chaque jour..... soit des corps déformés par la polio, l'éléphantiasis, la syndrome de Cloves (Elephant man...), et j'en passe. Dans les années 2000, je constate que la vaccination a fait son effet. Choléra, variole, fièvre jaune, polio, dengue, ..., toutes ces maladies sont soit résorbées, soit contrôlées, et les faits sont là. Les anti-vaccins vont me crier dessus, ce ne sera pas la première fois, je ne saurai que leur répondre, j'ai vu l'avant-l'après. C'est tout. On ne peut nier ce qui est réalité, même si cela déplaît nos convictions écologistes.

Corps flottant sur le Gange, à Varanasi, alors Bénarès, en 1977
Corps flottant sur le Gange, à Varanassi - Collection Gattiini JC 1977

L'aspect sanitaire en général a fait de grand progrès et je suis en mesure de le constater d'une manière très crue. Regardez cette image. C'est un enfant. La tradition hindouiste fait que les enfants ne sont pas pas brûlés à leur décès mais mis dans un sac en toile de jute, directement jetés dans le Gange.


Ou peut être est-ce un prêtre ? en effet d'autres catégories d'individus ne sont pas brulés mais soit jetés au milieu du Gange, soit lestés par des pierres, soit enterrées dans les berges mais les corps, au fil des moussons, reviennent à demi putréfiés dans le Gange.... Il s’agit des prêtres, sadhus, et femmes enceintes, leurs âmes étant considérées comme pures. Les prostituées, les lépreux, ou les personnes mortes d’une morsure de serpent du fait d’impuretés ne sont pas non plus incinérés. Il en passait fréquemment au fil des heures…

Aujourd’hui, sur les quelques heures passées près du Gange, j’ai observé, je n’en ait pas vu un seul. Il y a donc moins de décès, c'est un fait, et moins de décès d'enfant, c'est certain, et l'on sait que la vaccination joue un rôle clé dans cela.

Pour avoir une petite idée, voici quelques chiffres qui parlent d'eux même. Le taux de mortalité infantile, c’est à dire des enfants de moins de 1 an, est passé de 125 pour 1000 en 1977 à 27 pour 1000 en 2020 ! Il était à 160 pour 1000 dans les années 60. Pour comparaison, la France était à 12 pour 1000 en 1977, 3 pour 1000 en 2020 et 24 pour 1000 en 1960.




La souffrance existe. Qu'on le veuille ou qu'on le veuille pas. Qu'on la regarde ou qu'on la nie.


La réalité de la souffrance est un fait. Même si on ne l'aime pas, c'est ainsi. La souffrance est. On peut mettre 10 000 couches protectrices comme c'est le cas en Occident, cela n'éradiquera pas la souffrance existante. La souffrance visible, comme celle que l'on voit lorsque l'on voyage et que l'on commence à porter un regard au-delà des clichés traditionnels des agences de voyages, est bien là. C'est une réalité. Même si on la nie, elle est présente et touche bien trop d'êtres sur cette planète. Cette souffrance se manifeste également sous des formes plus subtiles comme on l'apprend dans le Bouddhisme, et touche particulièrement l'Occidental en quête de toujours plus, insatisfait de ne pas avoir sans jamais prendre conscience que nous avons tant... Ceci est également une réalité, qu'on le veuille ou pas. Le Bouddhisme apporte des méthodes pour éliminer les souffrances mentales, ces souffrances subtiles qui font que l'on court inlassablement après des bonheurs temporaires, ou que l'on passe notre temps dans l'aversion, et il existe des méthodes pour tenter d'éliminer toujours plus de souffrances physiques. Le développement sanitaire est une de ces méthodes et la vaccination qui en fait partie a permit à de très nombreux pays de sortir d'un enfer qui semble si irréel et qui fût pourtant bien présent.



Années 2000 - Marche vers l'industrialisation et déploiement de l'Internet

Lors de mes séjours en Inde en 2001 et en 2002 dont une année complète, j'ai pu constater que l'industrialisation prenait place. Les premiers autoroutes se dessinent timidement et accueillent désormais de nombreux véhicules, l'électricité devient plus stable, les coupures moins fréquentes, moins longues, l'eau devient largement disponible aux robinets chambres des guest-houses, plutôt que le grand baril plein d'eau dans lequel on trempe un petit pot pour recueillir l'eau de la douche ou de la chasse. Partout la cuisine indienne s'adapte. Les épices sont toujours là bien entendu et heureusement, mais il y a désormais possibilité de demander du moins épicé. En 1977, alors enfant, mon palais avait du mal à accepter ce changement soudain et si douloureux que le contact avec le piment dans toute sa manifestation, et il était littéralement impossible d'obtenir un plat avec du riz blanc. Chaque fois qu'on en demandait, il arrivait teinté de jaune et de saveurs... pour l'anecdote, je me

nourrissais au régime fruits, cacahouètes, maïs grillé dans les rues et de biscuits glucose pour bébés.



L'autre grand changement, le choc à mes yeux, ce fût l'habillement. Les indiens avait désormais adopté l'uniformisation occidentale. Le dhoti de Gandhi que la majorité des hommes portaient a cédé la place au pantalon, le sari aux ventres dodus dévoilés a laissé la place à des tuniques et pantalons.



Et dernier point, mais loin d'être le dernier au final, l'accès internet ! Nous sommes en 2001/2002. Vous souvenez vous ce qu'il en était en France ? De grands balbutiements. Et pourtant en Inde, alors que les déchets forment une couche protectrice au-dessus des rivières et des terres des villes pour les préserver peut être des rayons uv ? (c'est de l'humour... il faut juste apprendre. à voir chaque détritus sous la forme d'une fleur et tout est ok), donc malgré tout cet aspect qui n'évolue pas à l'heure où j'écris ces lignes, en 2001, l'accès internet était proposé à chaque coin de rue ! Des boutiques-internet, comprenant une dizaine d'ordinateurs permettaient à chacun de pouvoir venir se connecter, échanger, et ouvrir son regard sur l'autre monde, le monde de l'Occident, le monde des technologies, le monde du futur. C'est d'ailleurs dans ces boutiques-internet, munie d'un ouvrage de type "HTML pour les nuls acheté dans une boutique de Delhi", que je me suis doucement formée à développer mes premiers sites...


2017 - Marche vers la digitalisation


2017 marque un nouveau pas dans ce changement, cette évolution normale d'une société en marche, avec... ? la DIGITALISATION ! Dans les échoppes s'affichent les premiers autocollants PAY TM, invitant le client à payer... avec son téléphone !!! Le téléphone portable est partout, même les sadhus l'ont adopté. C'est bien normal.. rappelez vous... alors que de notre côté nous faisions les mères prudes à dire "oh, internet ? non, je préfère rester dans mon moule, planter mes choux, etc...", eux, les Indiens, ont très très vite pris le pas et compris qu'il y avait là un outil de développement à disposition de tous. Nous sommes 17 ans plus tard, une génération plus tard... il est donc normal qu'à partir de 2017 nous voyions une intégration totale de la digitalisation dans la vie de tous. Et je dis bien de tous, lisez mon article sur Patel, premier mendiant digitalisé de l'Inde.

L'autre point, est la construction des routes. Je vois alors les premières voies aériennes, des viaducs qui ne relient pas 2 collines ou montagnes comme nous le faisons en Occident, mais qui survolent une artère principale afin de la dédoubler.


2022 - Marche vers la démonétisation


2022, l'après-Covid. Comme je l'explique dans mon article cité juste avant, la pandémie est un facteur essentiel dans l'entrée dans la monnaie numérique et la généralisation du paiement en ligne et par QR Code dans toute l'Inde. Tout désormais tourne autour de ces nouveaux types de paiement et comme je l'indique dans cet autre article, l'Inde vient de lancer ces jours ci la roupie numérique, une nouvelle étape vers un fonctionnement 100% digital dans lequel les billets et les pièces ne seront qu'un vieux souvenir. Enfant, j'ai eu la chance extraordinaire de parcourir de nombreux pays en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, et je ramenais de mes voyages les pièces de monnaies de différents pays. Ce qui avait initié cette démarche était la beauté et la variété de formes des pièces indiennes. Alors que la majorité de la population était analphabète et que nombreux mendiants étaient aveugles, par maladie ou par brûlures lorsque ceux-ci sont exploités dans des réseaux de traite des mendiants..., les pièces s'étaient donc adaptées. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les textures, de toutes les formes, c'était un vrai bonheur pour une enfant que de collecter toutes ces merveilles.

L'autre développement important que j'ai découvert sur cet après-covid, est le développement des fameuses voies aériennes, ces viaducs qui superposent les voies de circulation des villes. Ils s'envolent littéralement, au sens propre comme. au sens figuré ! Un exemple frappant Patna dans le Bihar. Un réseau aérien incroyable a été développé. Croisements, embranchements, ronds points, tout se déroule de manière aérienne ! On peut presque se prendre à imaginer que dans 50 ans il y aura d'autres étages de niveaux aériens reliant une zone aérienne à une autre mais à un niveau au dessus...

De nouvelles routes coupent les campagnes et les villages, les anciennes se dessinent en coupant directement à travers les maisons. Vous en conviendrez, cela fait mal au coeur.


Dans les villes, les centres commerciaux étirent vers le ciel leurs buildings aux formes novatrices, illuminés de 1000 feux lorsque la nuit tombe, créant une sorte de féérie visuelle projetant un nouveau monde tourné vers les bonheurs temporaires illusoires.

Et le tourisme s'installe. Il se développe de manière exponentielle et peine à suivre le flux exponentiel de nouveaux visiteurs indiens. Vous pouvez parcourir cet article que j'ai écrit il y a quelques jours sur le développement du tourisme en Inde. D'ailleurs, restez connecté à ma newsletter car je prévois l'écriture prochaine d'un article sur le développement touristique des sites bouddhistes.


Marche nostalgique ?


Comme on le constate, l'Inde a cheminé pour se diriger vers un futur assorti au reste du monde et ainsi sortir de son époque moyenâgeuse pourrait-on dire en terme de conditions matérielles. Alors bien entendu, nos yeux de touristes n'aiment pas cela. Nous aimons nous immerger dans un environnement différent. Nous ne venons pas en Inde pour voir des lieux qui ressemblent aux nôtres. Bien entendu il y a tout l'aspect spirituel indissociable de l'Inde, mais soyons francs. Pensez y quand vous y retournerez.

N’y a t’il pas une part d’autre chose ? Sondez. Méditez le. Observez vos sensations lorsque vous découvrez ou parcourez certains lieux et prenez une photo.

Tout le monde a droit à un environnement plus spacieux, plus aplani, moins typique certes, mais justement, n’avons nous pas apprécié de voir les rues sales de nos villes transformées au fil disons des 150 dernières années en espace confortable, propre et agréables à parcourir ?

L’exemple du Trocadéro construit afin d'appuyer sa place au sein du monde est à la même image que ce ghat transformé en grande esplanade dominant le Gange.

Il y a dans cette transformation générée par Narandra Modi une vision similaire à celle que nos dirigeants ont engagée lors de la construction du palais du Trocadéro manifesté aujourd'hui sous la forme de la place du Trocadéro.


Marche vers le futur


Notre humanité est engagée dans un développement du confort et son challenge est de le faire désormais sur la base d'une spiritualité permettant de ne pas dépendre mentalement de ce confort, associée à un développement qui doit être fondé sur nouvelles technologies en matière d’écologie et d’énergie.

L’Inde a ici une carte à jouer et elle le sait. De notre côté, nous avons eu un pas d’avance avec l’avènement de l’ère industrielle, et nous devons donc maintenant tout changer afin de tout réadapter sur de nouvelles normes. La Chine a démontré qu’un pays peut aller très vite en terme de développements des lieux et de l’environnement quand il part de zéro. Il suffit d’y aller pour le comprendre. L’Inde est encore en arrière, mais elle a toutes les cartes en mains pour tracer directement le futur qui pourrait devenir celui de tous dans quelques décennies.

Nous devons donc accepter de voir les sites changer, les villes se moderniser. Enfant, nous empruntions souvent des pousses pousses, ces véhicules 2 places tirés par un homme pédalant sur son vélo, transpirant sous le soleil. Ils sont encore présents à Varanasi car les ruelles sont étroites mais partout ils ont été remplacés par les rickshaws qui rapidement deviennent électriques et silencieux. Les mêmes véhicules tirés par des chevaux étaient alors communs, aujourd’hui on ne les retrouve que sur certains sites touristiques afin de relier un parking sur-encombré et donc posé à l’écart et permettre de relier le point touristique concerné. C’est le cas pour aller prendre le télécabine du Pic des Vautours, à Rajgir, là où le Bouddha a enseigné la Prajnaparamita et donc je parle dans cet article.

C'est ainsi que le G20 2023 se tiendra à Delhi les 9 et 10 septembre 2023, donc dans quelques mois...

L’Inde affiche la meilleure croissance mondiale et devrait, grâce à son urbanisation et sa modernisation en cours, accélérer le rythme. Elle devient cette année le pays le plus peuplé devant la Chine ! avec 1,4 milliards de personnes, et son PIB dépassera celui du Japon et de l’Allemagne en 2027 selon les prévisionistes. En 2022, il est prévu une croissance de 6,8%, c’est à dire DEUX FOIS plus rapide que l’économie mondiale



Marche consciente du voyage spirituel


Nous devons, lorsque nous voyageons, développer un état d’esprit vertueux dans le sens où nous devons voyager en conscience, non pas pour regarder tel des voyeurs observant les différences de confort, de propreté, de possibilités offertes à chacun entre les peuples visités et nos contrées, puis tout oublier une fois rentré en retrouvant notre petit confort personnel, mais plutôt voyager en nous attachant aux messages que ces peuples et contrées dites exotiques peuvent nous amener en terme de transformation intérieure. Le voyage doit être un enrichissement intérieur.

L’enrichissement est le fait de grandir, conscients que l’équilibre du monde ne se manifestera qu'à travers la transformation de tous les êtres vers des états d’esprits positifs, compassionés, solidaires et surtout impartiaux, c’est à dire tournés vers tous, sans discrimination, oeuvrant en parfaite collaboration.


A suivre et à découvrir avec nous durant nos prochains voyages !



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